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Il y a 30 ans, les USA abattaient un avion de ligne iranien

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Le 3 juillet 1988, un Airbus de compagnie Iran Air, le vol 655 entre Téhéran et Dubaï (Emirats arabes unis) était abattu par des missiles antiaériens, tirés depuis un croiseur américain, l’USS Vincennes.
Tous les passagers ont été tués dans ce drame qui a tué 290 personnes, dont 66 enfants.
Ce 3 juillet 1988, l’avion, après avoir décollé de Téhéran, doit rejoindre Dubaï, avec une escale à Bender-Abbas, où l’aviation iranienne était également basée.
L’Airbus, muni d’un transpondeur civil, suivait son itinéraire habituel dans un couloir aérien international. La durée de vol au-dessus du Golfe était d’environ 30 minutes.
C’est alors que, alors qu’il volait à 4000m d’altitude l’avion est touché par deux missiles tirés par l’USS Vincennes. L’avion est coupé en deux dans l’explosion.Il n’y aura aucun rescapé.
Explication donnée par le rapport gouvernemental des Etats-Unis après «  l’incident  », l’équipage du croiseur n’aurait pas identifié correctement l’avion civil, et l’aurait confondu avec une attaque menée pat un chasseur F-14 de l’armée de l’air iranienne.
Lors de leurs déclarations les marins américains ont expliqué qu’ils avaient vainement tenté de contacter l’appareil pour lui intimer de changer de cap. Sauf que le message n’est jamais arrivé puisqu’il a été envoyé sur fréquence militaire…

Guerre Iran-Irak

L’affaire a éclaté en pleine guerre entre la guerre entre l’Iran et l’Irak, soutenue notamment par les USA contre la République Islamique d’Iran, démarrée en 1980, peu après la révolution iranienne de 1979.
A cette période, les tensions étaient vives entre l’Iran et les USA, et les Américains avaient déjà coulé plusieurs vedette iraniennes et détruit une plate-forme pétrolière.
La mission du croiseur lance-missiles USS Vincennes, qui faisait parte d’un groupe de bateaux américains, était de protéger les convois commerciaux et les cargos pétroliers contre la marine iranienne.
Les navires américains étaient arrivés au milieu de l’année 1988 en soutien à l’Irak de Saddam Hussein.
Mis en service en 1985, l’USS Vincennes transportait des missiles de croisière Tomahawk, des munitions d’artillerie, des torpilles et des missiles antiaériens guidés SM-2MR.
La nervosité et les tensions liées au conflit sont une des explications données par les USA.
Même si cette version reste insuffisante pour les Iraniens qui commémorent chaque année le drame.

«  Je ne présenterai jamais d’excuses au nom des États-Unis  »

Les Etats-Unis n’ont jamais reconnu la moindre infraction. Aucun militaire n’a été sanctionné. Bien au contraire, le commandant de l’USS ainsi que l’équipage ont été décorés pour cette mission du Combat Action Ribbon.
Exprimant toutefois ses condoléances, le président américain de l’époque, Ronald Reagan, a qualifié le drame «  d’action défensive nécessaire  ».
En 1990, le commandant William C. Rogers III a été récompensé de la Legion of Merit pour son service en tant que commandant de l’USS Vincennes d’avril 1987 à mai 1989.
Présentant toutefois ses condoléances aux Iraniens, Ronald Reagan, président des USA en exercice a parlé tout de même d’  action défensive nécessaire  ». Encore plus virulent, George HW Bush, alors en Vice-président de Reagan et candidat à lui succéder avait déclaré durant sa campagne, «  Je ne présenterai jamais d’excuses au nom des États-Unis — Que m’importe les faits… Je ne suis pas de ces gens qui présentent des excuses au nom des États-Unis  ».
C’est pourtant ce que les USA ont fait en partie. En effet, l’Iran a porté le cas devant la Cour Internationale de justice et les autorités US ont accepté de payer 131,8 millions de dollars, destinés aux victimes de la catastrophe.
Cet événement reste une plaie béante dans le cadre déjà complexe des relations entre les Etats-Unis et l’Iran.
«  Personne en Iran n’a oublié ce crime malgré les années. Un crime honteux des États-Unis jusqu’à la fin du temps  », a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne, Bahram Qassemi ce 3 juillet 1988, à l’occasion du 30e anniversaire de cette tragédie.

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