Trump prêt à négocier « sans préconditions » avec l’Iran ?
« Je suis prêts à rencontrer les Iraniens quand ils veulent », et « sans préconditions ».
Le président des Etats-Unis, Donald Trump, a encore pris tout le monde de court ce lundi 30 juillet 2018. Au cours d’une conférence de presse en Italie, il a répondu à une question relative à la récente visite aux USA du ministre des Affaires étrangères du Sultanat d’Oman connu comme la « Suisse du Moyen-Orient ».
Donald Trump a également ajouté, « c’est bon pour eux, bon pour nous, bon pour le monde entier », plaidant, « si nous pouvons trouver une solution sérieuse, pas un gâchis de papier comme l’autre accord ».
Cette prise de position du président américain tranche avec le ton du tweet publié sur son compte personnel,
« NE MENACEZ PLUS JAMAIS LES ÉTATS-UNIS OU VOUS ALLEZ SUBIR DES CONSÉQUENCES TELLES QUE PEU AU COURS DE L’HISTOIRE EN ONT CONNU AUPARAVANT », avait-il écrit en lettres capitales à l’adresse d’Hassan Rohani, président de la République Islamique d’Iran, qui avait prévenu les USA qu’un conflit armé avec l’Iran pouvait rapidement devenir « la mère de toutes les guerres »…
Depuis le 8 mai dernier et le retrait des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire avec l’Iran et l’annonce du retour des sanctions économiques américaines contre l’Iran, le ton n’a cessé de monter entre les deux pays. Donald se déclare maintenant prêt aux dialogues avec les dirigeants iraniens, « quand ils le veulent ».
Par ailleurs, peu après l’annonce de son président, le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Mike Pompeo, contredisait ce que disait Donald Trump en assurant, qu’il n’y aurait pas de négociations sans « préconditions » et que les Iraniens doivent d’abord arrêter ce qu’il qualifie de « comportement malveillant » de l’Iran au Moyen-Orient.
« Respect de la grande nation iranienne »
En Iran, cette nouvelle position de Donald Trump a, pour le moment, laissé les autorités de marbre. Proche conseiller du président Rohani, Hamid Aboutalebi a indiqué sur Twitter, « Ceux qui croient au dialogue en tant que méthode de règlement des différends dans les sociétés civilisées doivent remplir les conditions suivantes : respecter la grande natioa iranienne, diminuer les hostilités, revenir dans l’accord nucléaire ». « Si Trump ne s’était pas retiré de l’accord sur le nucléaire et s’il n’avait pas imposé de sanctions contre l’Iran, négocier avec l’Amérique ne poserait aucun problème. Mais négocier à présent avec les Américains serait humiliant », a quant à lui indiqué Ali Motahari, vice-président du Parlement iranien à l’agence de presse IRNA.
La confiance ne règne pas entre les deux pays, les Iraniens reprochant aux Etats-Unis de n’avoir jamais mis en œuvre sous l’administration Trump les engagements pris sous l’administration Obama et, notamment, la levée des sanctions économiques contre l’Iran, tout en balayant d’un revers de main un accord qui a exigé de nombreux sacrifices de la part de l’Iran et notamment le démantèlement de son son programme nucléaire civil.
Pour inspirer confiance à nouveau, Donald Trump devra joindre les actes à la parole.
Fodasun