“Tout comme la France, l’Iran se présente comme une exception culturelle”

C’est en fin connaisseur de la très mouvementée et combien tragique de l’histoire des dernières décennies du proche et Moyen-Orient que le spécialiste français, Alain Corvez, a choisi l’occasion du 42ème anniversaire de la Révolution islamique iranienne (11 février 2021) pour dire certaines vérités qui ne plairont pas au monde oppresseur. Mais l’homme sait de quoi il parle. Ancien conseiller du Général commandant la Force Intérimaire des Nations-Unies au Liban (FINUL) et ancien conseiller au ministère français des Affaires étrangères, il a incontestablement une vue d’ensemble sur bien de questions internationales, qui l’autorise à opiner avec sincérité.

«  En cette période du 42ème anniversaire de la Révolution islamique d’Iran, il est difficile, en quelques minutes seulement, d’exposer tous les bouleversements que la Révolution islamique a apportés, d’abord en Iran évidemment, mais à toute la région d’Asie centrale où est implanté ce territoire riche et varié (ndlr  : Iran), et enfin au monde car la révolution iranienne a bouleversé tous les rapports de force. L’Iran a fièrement montré, soudain aux yeux du monde, qu’il prenait en main son destin  ; les élites iraniennes s’inspirant d’ailleurs pour le faire des idées du général De Gaulle qui avait fondé la souveraineté française sur l’indépendance militaire et sur la dissuasion nucléaire afin de garantir le territoire national contre l’humiliation d’une nouvelle défaite. Tout comme la France, l’Iran se présente comme une exception culturelle  ; tout comme elle, ce pays aspire à l’indépendance.

“La Révolution islamique d’Iran reste encore mal connue en Occident”

La Révolution islamique d’Iran reste encore mal connue en Occident, voire incomprise ou accusée d’extrémismes parce que, en dehors de quelques experts, peu ont pénétré ses ressorts profonds et son fonctionnement car il ne s’agit pas seulement d’une révolution religieuse, mais aussi de la prise du pouvoir d’élites intellectuelles animées par cette doctrine d’indépendance, indépendance qui n’empêche pas les alliances avec des pays amis. Le philosophe Michel Foucault venu observer ce phénomène révolutionnaire dès ses origines, disait, à son retour en France, qu’il s’agissait ‘’Peut-être de la première grande insurrection entre les systèmes planétaires.’’ En cette période d’anniversaire de la victoire de cette révolution islamique, on doit constater qu’après plus de 42 ans d’assauts multiples et violents de la première puissance mondiale et de ses alliés, le régime iranien est solide parce qu’il s’appuie sur une doctrine exhaustive de fierté nationale qui rassemble le peuple pour résister à l’impérialisme. Cette doctrine reposant sur la dignité humaine et la dignité des nations séduit, en outre, tous les opprimés de la terre, qui s’allient dans un axe de résistance, sans distinction de races, de religions et de situations géographiques.

“L’avenir du monde n’est pas dans des affrontements guerriers”

L’Iran est renforcé dans cette position par le soutien des grandes puissances qui partagent cette idée d’indépendance nationale et s’entendent pour dénoncer les volontés totalitaires, représentant désormais une alternative incontournable au Bloc atlantique qui voudrait imposer son système au monde. L’Iran est un exemple pour tous les peuples qui veulent vivre libres de toute soumission et souverains dans leurs décisions pour bâtir un avenir correspondant à leur génie propre, en coopération amicale avec d’autres, mais soumis à aucun Bloc. L’avenir du monde n’est pas dans des affrontements guerriers pour imposer des systèmes étrangers à la nature des choses, mais à la coopération amicale pour le progrès entre des nations libres et souveraines fidèles aux valeurs qui les ont fondées, c’est-à-dire à leurs histoires. La République islamique d’Iran nous montre le chemin.  ».