Iran, le gouvernement français “déterminé” à défendre les entreprises françaises
Une soixantaine d’entreprises françaises travaillant avec l’Iran, et inquiète de la sortie des États-Unis de l’accord sur le nucléaire, étaient reçues mardi.
Europe 1| 15h20, le 15 mai 2018, modifié à 16h54, le 15 mai 2018
Les ministres des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et de l’Économie Bruno Le Maire ont assuré mardi les entreprises françaises travaillant avec l’Iran de leur “détermination” pour que la décision des États-Unis de retrait de l’accord sur le nucléaire n’ait pas de répercussions sur leur activité.
“Nous leur avons dit notre détermination à nous battre pour que les décisions prises par les États-Unis n’aient pas de répercussions sur les entreprises françaises qui investissent ou ont investi en Iran”, a déclaré Jean-Yves Le Drian lors d’un point presse, à l’issue d’une réunion à Bercy avec les représentants d’une soixantaine d’entreprises travaillant avec la République islamique.
“Les accords doivent être respectés”. “L’enjeu économique (…) n’est pas négligeable, car beaucoup d’entreprises dans le secteur aéronautique, dans le secteur pharmaceutique, dans le secteur énergétique, de l’automobile, ont investi de manière significative en Iran”, a souligné pour sa part Bruno Le Maire. “Certains ont conclu de bonne foi des accords qui doivent être respectés”, a-t-il ajouté.
Il a souhaité avoir avec ses homologues allemand et britannique “des démarches conjointes auprès des autorités américaines pour demander des exemptions, des délais supplémentaires ou le respect des contrats qui ont été conclus de bonne foi par nos entreprises en Iran”.
Comment garantir la souveraineté de l’UE ? Le locataire de Bercy a répété qu’il attendait de la Commission européenne des “décisions concrètes” pour faire respecter la souveraineté économique de l’UE.
Outre le renforcement du règlement de 1996 qui permet de contourner les sanctions extraterritoriales américaines pour l’étendre à l’Iran et “la création d’un Ofac européen” (Office de contrôle des actifs étrangers américains), “il faut que l’Europe se dote enfin d’un outil financier indépendant qui permette à nos entreprises de commercer librement là où l’Europe a décidé qu’il était nécessaire ou utile de commercer”, a-t-il jugé.
Selon Bruno Le Maire, plusieurs possibilités se présentent: “Utiliser la Banque européenne d’investissement” dans laquelle il y aurait “un canal spécifique d’autonomie complète de financement” des entreprises européennes; “créer un instrument financier ad hoc”; et enfin “le recours aux Banques centrales”. “Ces trois possibilités doivent désormais être étudiées par la Commission européenne dans les jours qui viennent, de façon à garantir cette indépendance”, a-t-il affirmé.