L’Iran juge les promesses de l’Europe “insuffisantes”
Le ministre iranien des Affaires étrangères a estimé, dimanche 20 mai, que les engagements de l’Union européenne pour sauver l’accord nucléaire étaient insuffisants et que l’UE devait faire des “pas supplémentaires”, selon le site de la télévision d’État.
Accord nucléaire : l’Iran juge les promesses européennes insuffisantes
Texte par FRANCE 24 avec AFP|Dernière modification : 21/05/2018
Les efforts déployés par l’Union européenne pour sauver l’accord sur le programme nucléaire de Téhéran, dénoncé par les États-Unis, sont insuffisants, a jugé dimanche le ministre iranien des Affaires étrangères.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a estimé, dimanche 20 mai, que les engagements de l’Union européenne pour sauver l’accord nucléaire étaient insuffisants et que l’UE devait faire des “pas supplémentaires”, selon le site de la télévision d’État.
“Avec la sortie des États-Unis de l’accord nucléaire, les attentes de l’opinion publique iranienne concernant l’Union européenne ont augmenté et (…) le soutien politique de l’UE à l’accord nucléaire n’est pas suffisant”, a déclaré Mohammad Javad Zarif après une rencontre à Téhéran avec le commissaire européen à l’Énergie, Miguel Arias Canete.
“L’Union européenne doit effectuer des pas concrets supplémentaires et augmenter ses investissements en Iran”, a ajouté le ministre. “Les engagements de l’UE pour appliquer l’accord nucléaire ne sont pas compatibles avec l’annonce du retrait probable [d’Iran] de grandes sociétés européennes.”
Miguel Arias Canete est le premier responsable occidental à être reçu dans la capitale iranienne depuis l’annonce, début mai, du retrait des États-Unis de l’accord historique signé en 2015 entre Téhéran et six grandes puissances. Il a indiqué que le temps pressait et insisté sur la nécessité de donner rapidement des réponses concrètes à l’Iran, soulignant aussi l’importance pour les Européens de maintenir leurs achats de pétrole iranien.
Retrait d’entreprises par crainte des sanctions
L’UE avait indiqué cette semaine chercher “des solutions pratiques pour permettre à l’Iran de continuer ses ventes de pétrole et de gaz, poursuivre ses transactions bancaires, maintenir les liaisons aériennes et maritimes”.
Le géant français de l’énergie Engie (ex-GDF-Suez) a toutefois annoncé samedi qu’il se désengagera de ses activités d’ingénierie en Iran d’ici à novembre afin d’éviter les sanctions. Le groupe pétrolier français Total avait indiqué mercredi qu’il ne mènerait pas à terme un grand projet gazier s’il n’obtenait pas une dérogation de Washington.
D’autres sociétés européennes ont également annoncé leur retrait du pays en prévision des sanctions américaines.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne a de son côté démenti des informations selon lesquelles l’Iran avait accepté de négocier avec les Européens sur d’autres sujets que l’accord nucléaire, faisant notamment référence au programme balistique de Téhéran et le rôle régional de l’Iran, selon le site du ministère des Affaires étrangères.