A Karadj où elle est née, non loin de Téhéran, Kimia a commencé le taekwondo à 7 ans, «juste parce que la salle était près de la maison, que je pouvais y aller à pied. Au début, je n’aimais pas du tout! Puis ma prof a confié à ma mère : elle va devenir championne olympique! Alors je me suis dit : pourquoi pas ?» Simple! Il est vrai qu’au départ, son physique élancé et ses hanches étroites l’ont aidée. Mais elle avait un autre talent, déterminant : «Je frappais vite et fort.»
C’est ainsi qu’en trois mois, elle rafle sa première médaille de bronze aux championnats de Karadj. Et puis d’autres… Championnats d’Iran… «C’était toujours du bronze!» A 14 ans, elle se décide à un entrainement intensif. «J’ai dû quitter ma famille pour aller m’entraîner en camp spécialisé. C’était très dur. Je ne pouvais rendre visite à ma famille que dix fois par an!» La récompense arrive la même année : elle décroche la qualification aux Asian Championship. Ensuite ce sera la médaille d’or des juniors en Iran.
Kimia devient un emblème national, et des centres de taekwondo commencent à s’ouvrir un peu partout. Elle lutte. S’impose une discipline infernale pour une ado, elle qui adore les glaces et les khormeh, ces délicieux mijotés iraniens aux herbes, aux noix, aux aubergines… L’entrainement prend plusieurs heures quotidiennes. Aujourd’hui, à 19 ans, elle en est à 4 à 6 heures par jour. N’a-t-elle jamais eu envie de tout lâcher? «Oh oui! Physiquement et mentalement c’est si dur! Mais j’adore ma coach. C’est celle de mes 7 ans. Elle m’a suivie. Quand j’en ai marre, elle me réconforte, elle me flatte, me dit que je vais progresser encore…»
Elle est une star des réseaux sociaux
Invitée à Paris, du 30 janvier au 2 février derniers, elle a pu rencontrer ses fans, aller s’entrainer avec ses copines françaises des jeux olympiques. Ce fut un délire sur Facebook. D’ailleurs Kimia est toujours sur les réseaux. A table, en interview, en meeting… son portable, c’est sa survie.
A seulement 18 ans, cette liane gracile a réussi à perdre 10 kilos pour entrer dans la catégorie des «moins de 67 kilos» aux JO de Rio. «Je suis arrivée à 57 kilos! Mais quelle souffrance!»