Le Louvre en Iran après 3 ans de négociations

Le 5 mars, Jean-Yves Le Drian, Ministre des Affaires Etrangères sera au Musée national d’Iran, à Téhéran pour inaugurer une exposition exceptionnelle. 53 oeuvres du Louvre seront exposés jusqu’au 8 juin. Cet évènement culturel l’est aussi sur le plan diplomatique et est le fruit de 3 ans de négociations, lancées à l’occasion de la visite en France du président de la République Islamique d’Iran en janvier 2016 avec la signature de l’accord entre le Louvre et l’ICHHTO (organisation chargée des musées et du patrimoine). Elle sera aussi l’occasion de fêter les 80 ans du Musée national d’Iran.
L’exposition Le musée du Louvre à Téhéran retrace l’histoire de la constitution des collections du musée du Louvre, depuis sa création en 1793, jusqu’aux acquisitions contemporaines.
France 24 consacre ce dimanche 25 février un large article à ce pont lancé entre la France et l’Iran.

 

Après trois ans de négociations, des œuvres du Louvre seront exposées à Téhéran

 

Texte par Mariam PIRZADEH

 

L’exposition “Le Louvre à Téhéran” sera inaugurée le 5 mars au musée national d’Iran par le ministre français des Affaires étrangères. Au total, 53 œuvres du musée parisien seront prêtées jusqu’au 8 juin à la République islamique.

C’est un projet qui se tramait depuis des années. Plus de cinquante œuvres du musée du Louvre vont prendre leurs quartiers au musée national d’Iran, à Téhéran, qui abrite une grande partie de l’héritage de la civilisation perse, pour une durée de trois mois. À l’occasion de l’exposition “Le Louvre à Téhéran”, qui sera inaugurée le 5 mars, certaines pièces majeures du musée ont fait le voyage de Paris à Téhéran. Parmi elles, une statue de Marc Aurèle datant du IIe siècle après Jésus Christ, ou encore le Sphinx royal au nom du pharaon Hachoris.

Sous les cloches de verres du musée national iranien, il n’y aura donc pas que des antiquités perses. “Le directeur du musée a insisté pour l’envoi d’antiquités égyptiennes, car c’est une période qui fascine les Iraniens, et au cours de laquelle les deux pays échangeaient – en témoigne une statue du roi Darius réalisée en Égypte. Actuellement, les relations n’étant pas excellentes entre l’Iran et l’Égypte, c’était un moyen de leur en faciliter l’accès”, explique Marielle Pic, directrice du département des antiquités orientales au Louvre à Paris.
C’est la première exposition de grande ampleur d’un musée occidental en Iran. Pour cela, il a fallu négocier. La signature de l’accord sur le nucléaire iranien en juillet 2015 a accéléré le processus.

“Les relations entre l’Iran et le Louvre ont été rompues en 2008. Puis en 2015 j’ai obtenu un visa pour l’Iran, le premier pour un membre de l’équipe du musée depuis sept ans. Les Iraniens nous ont dit qu’il fallait illustrer l’accord nucléaire avec une exposition à Téhéran”, explique Yannick Lintz, directrice du département des Arts de l’islam au musée du Louvre à Paris. Depuis, il aura fallu pas moins de trente allers-retours entre Paris et Téhéran pour mettre sur pied cette exposition historique. L’accord de coopération a été signé en janvier 2016, lorsque le président iranien Hassan Rohani s’est rendu en visite officielle en France. “Cela fait des années que les Iraniens attendent cette exposition, mais il fallait au préalable que les relations diplomatiques soient rétablies”, explique Yannick Lintz.

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