Jean-Yves Le Drian en Iran

Le Ministre des Affaires étrangères se rend à Téhéran ce dimanche 4 mars 2018. Outre l’inauguration de l’exposition “Le Louvre à Téhéran”, le chef de la diplomatie française doit rencontrer Mohammad Javad Zarif, son homologie iranien, le président de la République, Hassan Rohani, le président du Parlement, Ali Larijani et le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, le général Shamkhani. Ce samedi 3 mars 2018, Le Monde fait le point sur cette visite attendue, qui doit préparer celle du président français, Emmmanuel Macron, dans le courant 2018.

Délicate tentative de médiation de la France sur le nucléaire iranien

Jean-Yves Le Drian se rend à Téhéran dimanche et lundi pour trouver un moyen de sauver l’accord international mis en péril par Donald Trump.

Par Louis Imbert, Marc Semo et Jean-Pierre Stroobants Bruxelles, bureau européen

Sauver l’accord de juillet 2015 sur le nucléaire menacé par Donald Trump, mais aussi tenter d’obtenir quelques concessions de Téhéran sur son programme balistique comme sur sa politique régionale « militarisée », en Syrie, au Liban, en Irak ou encore au Yémen. Le voyage dans la capitale iranienne, les 4 et 5 mars, du ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, destiné à préparer une éventuelle visite d’Emmanuel Macron – qui serait la première d’un chef d’Etat ou de gouvernement d’un grand pays occidental depuis la révolution islamique de 1979 –, s’annonce comme un délicat numéro d’équilibrisme diplomatique.

« Ces questions sont à la fois distinctes et liées, car il sera difficile de convaincre le président américain de ne pas casser la baraque sur le nucléaire si l’Iran dit non sur tout le reste », résume-t-on à Paris. Donald Trump qui, depuis son entrée à la Maison Blanche, a par trois fois renouvelé la suspension des sanctions américaines qui pesaient sur l’Iran jusqu’à l’accord nucléaire, menace en effet de ne plus le faire le 12 mai, et d’annuler l’accord négocié par les « 5 +1 » (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l’Allemagne) avec Téhéran. Les autorités françaises, comme les autres membres de l’Union européenne (UE), n’ont cessé de rappeler leur attachement à ce compromis, qui gèle et place sous haute surveillance au moins pour dix ans le programme nucléaire iranien.
La France reconnaît que l’Iran respecte ses engagements

Outre son homologue, Mohammad Javad Zarif, le chef de la diplomatie française devrait rencontrer le président de la République, le modéré Hassan Rohani, le président du Parlement, Ali Larijani, un conservateur pragmatique, et le secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale, le général Shamkhani. Un programme démontrant l’importance que Téhéran accorde à la visite.

Dans le grand jeu régional autour de l’Iran sur fond de tensions croissantes entre la République islamique et les Etats-Unis, Paris se voit volontiers en médiateur. M. Macron, qui doit se rendre en visite officielle à Washington fin avril, pourrait arguer d’éventuelles concessions de Téhéran afin de tenter de convaincre Donald Trump.

En septembre dernier, à New York, dans le cadre de l’assemblée générale des Nations unies, il avait rencontré ses deux homologues, américain puis iranien. Tout en reconnaissant partager les préoccupations de Washington, il avait rappelé l’importance de l’accord nucléaire « qui permet de mieux contrôler les choses ». Paris reconnaît que l’Iran respecte ses engagements, comme le certifie depuis plus de deux ans l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans des rapports réguliers.

Cliquez ici pour lire l’article (payant) sur le site du Monde

Comments (0)
Add Comment