Sept parlementaires français, trois députés et quatre sénateurs, sont en Iran afin de proposer de nouveaux mécanismes financiers pour contourner les sanctions économiques imposées par les USA. Cette visite est menée par Delphine O, députée et Philippe Bonnecarrère, sénateur, respectivement présidents des groupes d’amitié France-Iran à l’assemblée nationale et au sénat.
La France mènent la lutte au niveau européen pour préserver les bénéfices pour l’Iran suite à la signature de l’accord sur le nucléaire en 2015, suite à la sortie des USA de l’accord en 2018.
Une seconde vague de sanctions américaines est attendue pour le tout début du mois de novembre 2018. Cette fois, c’est le commerce du pétrole iranien qui sera visé par l’administration US. Le système financier iranien sera également au coeur du dispositif mis en place par les USA.
“Les Européens doivent aller plus loin”
Les États-Unis sont sortis en mai de l’accord international sur le nucléaire iranien de 2015 et ont rétabli en août une première vague de sanctions économiques contre Téhéran qui avaient été levées en vertu de cet accord.
Ils s’apprêtent également, à partir du 5 novembre, à rétablir l’intégralité des sanctions suspendues, en visant notamment le système financier iranien.
“Nous devons dire honnêtement” que la réponse des Européens pour permettre aux Iraniens de bénéficier des retombées économiques de l’accord nucléaire malgré les sanctions américaines, “est difficile mais qu’elle est possible”, a déclaré à la presse le sénateur français Philippe Bonnecarrère à l’occasion de cette visite à Téhéran.
Le but des Européens est de faire en sorte qu’au moins “une banque iranienne reste connectée au système bancaire international par le biais de SWIFT [système de paiement interbancaire] pour permettre de continuer à assurer des relations commerciales sur les marchandises ou les services qui ne sont pas soumis à sanctions”, a précisé Philippe Bonnecarrère.
Delphine O, quant à elle, a évoqué le fameux “véhicule spécial” (pour “Special purpose vehicule, ou SPV), un système de “troc” qui permettrait à l’Iran de continuer à vendre son pétrole.
“Ces instruments ne sont pas parfaits, nous en avons conscience”, a indiqué Delphine O.
“Nous estimons que les mesures de l’Union européenne et des Européens doivent aller plus loin”, a répondu le parlementaire iranien, Kzaem Jalali. Philippe Bonnecarrère a toutefois précisé qu’il “n’est pas possible de mettre en place le SPV d’ici au 4 novembre”.
Il a malgré tout prédit que le SPV pourrait être en place au premier trimestre de 2019.
Fodasun