Journée historique ce mercredi 13 mars 2019 pour l’Irak et l’Iran. A l’occasion de sa visite officielle qui a démarré lundi et qui dure trois jours, le président iranien, Hassan Rohani, accompagné de son ministre des Affaires étrangères, s’est rendu dans la ville sainte irakienne de Nadjaf. Il y a rencontré l’ayatollah Sistani, la plus haute autorité du clergé chiite irakien et une des personnalités les plus écoutées d’Irak.
C’est la première fois que Sistani reçoit un président iranien pour un échange officiel. Sistani avait refusé par le passé de recevoir notamment Mahmoud Ahmadinejad, le prédécesseur d’Hassan Rohani.
Durant la rencontre, très suivie par les médias du monde entier, l’ayatollah s’est exprimé clairement en faveur des “initiatives qui ont vocation à développer les liens entre l’Irak et ses voisins”. Il a également indiqué, faisant allusion sans les nommer aux Etats-Unis, présents militairement en Irak, “La souveraineté de l’Irak doit être respectée et les autres états doivent arrêter de s’ingérer dans les affaires internes de l’Irak”.
Guerre contre Daech
Il a également appelé à l’équilibre et à la modération dans les politiques régionales, “Combattre la corruption, améliorer les services publics et soutenir le gouvernement sont les priorités les plus importantes de l’Irak”.
Pour sa part, le président iranien a fait part à l’ayatollah de ses échanges avec le président irakien, Barham Salih et le premier ministre, Adil Abd al-Mahdi, qui se sont soldées par une collaboration économique et politique toujours plus étroite entre les deux pays, malgré les pressions américaines sur les deux pays.
L’ayatollah Sistani est le leader spirituel des chiites irakiens et une des autorités les plus élevées de l’ensemble du clergé chiite. Sa fatwa a joué un rôle essentiel dans l’appel lancé aux Irakiens dans la guerre contre Daech. Elle a mené à la création de milices populaires, placées sous la bannière des Unités de mobilisation populaire (PMU), ou “Hashd al-Sha’abi” en arabe, qui se sont élevées contre le groupe terroriste en 2017.
Fodasun