C’était une promesse du futur président démocrate durant sa campagne, faire revenir les Etats-Unis dans l’accord sur le nucléaire iranien que son prédécesseur, Donald Trump, avait quitté en 2018. Mais malgré la prise de pouvoir de Joe Biden et l’arrivée d’une nouvelle administration à Washington en janvier dernier, les démarches pour un retour des Américains dans l’accord de 2015 se faisait attendre, le président US étant accaparé notamment par un certain nombre de dossiers liés au Covid-19 et d’autres questions intérieures.
Mais depuis ce mardi 6 avril 2021, les choses semblent s’accélérer. A Vienne se tenait une réunion entre les signataires de l’accord dans la capitale autrichienne, à laquelle les Etats-Unis ont participé de manière indirecte, avec au menu des discussions pour établir une marche à suivre en vue d’un retour officiel des Etats-Unis dans l’accord de Vienne avec les autres participants que sont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Union Européenne, la Russie, la Chine et l’Iran.
Le but de ces échanges étaient, d’une part, la levée des sanctions américaines, rétablies en 2018 et, d’autre part, le retour de l’Iran au respect de ses engagements, dont il s’est en partie affranchi depuis 2019 en augmentant progressivement sa production d’uranium enrichi, en miroir aux sanctions décidées par l’administration Trump, et qui frappent toujours l’Iran malgré le changement de locataire à la Maison Blanche.
Une réunion “fructueuse” et “constructive
Les discussions se sont faites de manière indirecte, les Etats-Unis n’étant pas dans la même pièce en tant que pays non-participant. Mais des échanges ont pu se faire par l’intermédiaire des autres signataires.
Mikhail Ulyanov, l’ambassadeur russe auprès des organisations internationales à Vienne, a évoqué une réunion “fructueuse”.
Il a également expliqué que deux groupes d’experts sont chargés d’identifier les mesures concrètes à prendre par Washington et Téhéran pour rétablir la pleine mise en œuvre de l’accord.
Enrique Mora, le secrétaire général adjoint du Service d’actions extérieures de l’Union européenne, de son côté, a parlé d’une réunion “constructive”.
Une autre réunion prévue ce vendredi
“Ce qui est sur la table à Vienne aujourd’hui et pour les jours qui viennent ce sont des discussions indirectes sur cette première phase : que doit faire l’Iran pour se conformer à l’accord sur le nucléaire et que doivent faire les États-Unis pour tenir leurs engagements dans le cadre de cet accord. Cette tâche elle seule ne sera pas facile, cela ne va pas être simple, ces discussions sont compliquées, mais encore une fois, nous sommes encouragés par le fait qu’elles aient lieu. Parce que c’est une première étape nécessaire pour parvenir à notre objectif”, a commenté le porte-parole du département d’État américain, Ned Price.
Le vice-ministre des Affaires étrangères pour les affaires politiques, Abbas Araqchi, qui a participé à la réunion de Vienne, a déclaré que les pourparlers sont “sur la bonne voie” et que l’Iran a également “bon espoir”, sinon il ne rejoindrait pas les négociations.
Une nouvelle réunion, toujours consacrée a des aspects techniques du dossier, devait avoir lieu ce vendredi, toujours à Vienne, signe que les discussions, même indirectes, se poursuivent. Une autre est même annoncée pour mercredi prochain.
Fodasun