Une attaque en Iran pour tenter de faire dérailler le retour du dialogue avec les Etats-Unis?

L’Iran ce lundi 12 avril 2021 a accusé Israël d’être derrière une attaque dans l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz qui s’est produite ce dimanche. L’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) a employé l’expression de “terrorisme antinucléaire” par la voix de son responsable, Ali Akbar Salehi, après avoir évoqué ce dimanche “un accident” qui a eu lieu “dans une partie du circuit électrique de l’usine d’enrichissement du complexe Chahid Ahmadi-Rochan”, entraînant “une panne de courant”.
Le timing n’a rien d’innocent puisque l’attaque s’est produite au lendemain de l’inauguration par le président iranien Hassan Rohani de la production d’une ligne de 164 centrifugeuses avancées IR-6 à Natanz, mais aussi alors qu’à Vienne, les différents signataires de l’accord sur le nucléaire iranien cherchent à coordonner le retour des Etats-Unis dans cet accord.
Il avait été mis à mal en 2018 par la décision de Donald Trump de sortir les Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire, ce que le nouveau président américain, Joe Biden, souhaite annuler pour revenir à l’accord.
L’attaque de Natanz semble avoir pour objectif de faire dérailler les discussions qui ont lieu en parallèle à Vienne entre les diplomates.

Un acte condamné

Devant les parlementaires iraniens, Mohamed Javad Zarif, le ministre des affaires étrangères, a déclaré que l’Iran ne devait pas “tomber dans le piège” tendu à l’Iran avec cette attaque sur un de ses sites sensibles. Il a affirmé qu’elle n’aurait pas d’impact sur les discussions qui se tiennent à Vienne.
L’Union Européenne, quant à elle, a “rejeté toutes les tentatives” de porter atteinte aux échanges diplomatiques autour de l’accord et le besoin de “clarifier les faits” concernant l’incident de Natanz.
La Russie, elle, a annoncé qu’elle suivait de près la situation, “s’il est confirmé que des actions malveillantes sont à l’origine de cet incident, une telle intention mérite une forte condamnation”, et a notamment “un incident sérieux”.
L’Allemagne, signataire de l’accord comme la Russie, a averti que “ce qui s’est passé à Natanz” n’était “pas une contributions positives” aux échanges diplomatiques.
Sur le plan régional, le Qatar a “fortement condamné” l’incident et a parlé d'”un acte dangereux de sabotage qui va augmenter les tensions et qui nuit à la sécurité et à la stabilité de la région”.
Signe notable, les Etats-Unis ont quant à eux fait savoir qu’ils n’étaient “impliqués en aucune manière” à l’incident de Natanz.

Fodasun

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