Le renseignement américain ne croit pas à la “menace nucléaire” iranienne

C’est un coup porté indirectement aux allégations israéliennes qui, depuis des années, affirment que l’Iran développe secrètement un programme nucléaire militaire.
Le bureau du directeur du renseignement national, un organe qui regroupe pas moins de 16 agences de renseignement américaine, dans son rapport annuel, affirme que “nous continuons à estimer que l’Iran n’est pas actuellement en train d’entreprendre les activités clés pour le développement d’une arme nucléaire que nous jugeons nécessaires à la production d’un engin nucléaire”. Une analyse destinée au nouveau locataire de la Maison Blanche, Joe Biden. Et ce alors qu’Israël est accusé d’être derrière une explosion qui a touché l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz ce dimanche 10 avril 2021. Sans reconnaître officiellement que son pays était à la manoeuvre, le premier ministre israélien avait affirmé ce lundi, au lendemain de l’explosion de Natanz qu’il ne permettrait “jamais l’Iran à obtenir la capacité nucléaire qui lui permettrait de mener à bien son objectif génocidaire d’éliminer Israël”. Une manière à peine voilée de justifier l’action de dimanche.

 

L’Iran dans les clous de l’accord de Vienne

“Toutefois, à la suite du retrait américain du JCPOA (l’accord sur le nucléaire iranien) en mai 2018, les responsables iraniens ont abandonné certains des engagements de l’Iran et repris certaines activités nucléaires qui dépassent les limites fixées par le JCPOA”.
Pour mémoire, l’Iran en 2015, les Etats-Unis, la Russie la Chine, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l’Union Européenne avait signé en 2015 à Vienne cet accord qui visait à permettre à l’Iran de revenir dans le concert des nations et une ouverture économique via la levée de sanctions économiques, en échange de la fin de son programme nucléaire militaire.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), était chargée de vérifier, via un protocole extrêmement rigoureux, que l’Iran tenait ses engagements et de multiples rapports de l’Agence ont établi que l’Iran respectait l’accord scrupuleusement.

 

Des paroles aux actes

Mais Donald Trump, élu à la suite de Barack Obama, un des plus farouches défenseurs de l’accord, avait décidé pourtant que les Etats-Unis devaient sortir de ce “mauvais” accord selon ses termes avant d’instaurer le régime de sanctions les plus dures que l’Iran a connu depuis 1979.
Au bout d’un an, en réaction aux sanctions américaines, l’Iran avait annoncé s’affranchir de ses obligations et d’enrichir à nouveau de l’uranium au-delà du seuil fixé par l’accord de 2015.
“Si Téhéran ne reçoit pas d’allègement de sanctions, prévient-il, les responsables iraniens considéreront probablement des options allant de l’enrichissement d’uranium à 60 % jusqu’à la construction d’un nouveau réacteur à eau lourde de 40 mégawatts”, prévient le rapport présenté à Joe Biden.
Des paroles qui sont en passe de devenir des actes puisque l’Iran a annoncé ce mardi, 48h après l’attaque de Natanz, qu’il allait entamer la production d’uranium enrichi à 60%.

Fodasun

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