Sanctions contre l’Iran, de l’argent perdu pour la France
Alors que les USA viennent de rétablir les sanctions économiques contre l’Iran, des situations ubuesques se font sentir. Exemple en Normandie où France 3 s’est penché sur le cas du marché des bovins. Un contrat de 20 000 bovins est en danger. Il avait été négocié entre la Région Normandie et l’Iran en 2016, soit bien un an après la signature de l’accord nucléaire qui ouvrait le voie du commerce extérieur aux Iraniens. Avant le revirement de Donald Trump acté par son retrait en mai dernier.
“On commence par des animaux à viande, mais dans un second temps, grâce à ce lien d’échange, on doit être en capacité d’ouvrir grand la porte”, disait le président de Région à l’époque de la signature, porteuse d’espoirs.
Avec le retour des sanctions, retournement total de la situation. Sur les 20 000 bovins négociés, seulement 310 ont pu être livrés. C’était avant la reprise des sanctions. Une livraison prévue pour septembre, quant à elle, a été suspendue. Résultat, une perte évaluée pour la filière entre 10 et 15 millions d’euros.
Autre exemple avec cette entreprise, spécialisée dans les compléments alimentaires, qui avait noué des relations commerciales avec l’Iran. Selon son responsable, c’est une perte de 15% de son chiffre d’affaires qui est programmée désormais. “L’opportunité iranienne pèse un poids significatif donc nous espérons que cela va se décanter dans le bon sens” , peste le chef d’entreprise.
Pour mémoire, les sanctions économiques drastiques imposées par les Etats-Unis interdisent toute forme de commerce avec l’Iran.
La Chine et la Russie à l’affût
En juillet 2015, les grandes puissances mondiales avait signé un accord avec l’Iran, à Vienne. En échange de l’arrêt de son programme nucléaire, les grandes puissances, à commencer par les USA, devaient lever l’embargo économique qui pesait sur l’Iran. L’Iran s’engageait également à laisser les experts de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) vérifier que l’accord était bien respecté. Mais en mai dernier, comme il l’avait annoncé durant sa campagne, le président Donald Trump a décidé de revenir sur cet accord signé par son prédécesseur, Barak Obama. Tous les accords économiques établis entre l’Iran et le reste du monde se sont soudainement retrouvés menacés.
Aujourd’hui, le sort des bovins de Normandie mais aussi celui de toutes les entreprises françaises en lien économique avec l’Iran ne peuvent compter que sur l’Union Européenne, qui tente de mettre en route des mécanismes pour tenter de contrer les sanctions et protéger les intérêts des entreprises. Mais les grands groupes tels que Total ont déjà annoncé leur retrait d’Iran.
L’Iran bénéficie toutefois du soutien de la Chine et de la Russie qui prendront vraisemblablement les places laissées vacantes par les autres…
Fodasun
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