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La France, “faucon” ou facilitateur dans la relation Iran-Etats-Unis?

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Michel Makinsky, spécialiste de l’Iran, directeur-général de la société de conseil Agéromys et chercheur associé à l’IPSE (Institut Prospective et sécurité en Europe” dans l’interview qu’il avait accordé à Fodasun le 28 janvier dernier, avait qualifié “d’impasse” l’état des pré-négociations devant aboutir au retour annoncé par le président Biden des Etats-Unis dans l’accord sur le nucléaire avec l’Iran (voir les liens à la fin de l’article).
Un accord que l’administration précédente avait quitté avec fracas en 2018, avant d’imposer à l’Iran un régime strict de sanctions économiques selon une stratégie dite de “pression maximale”.
Outre les blocages du côté américain, qui se refusent toujours pour l’heure à lever les sanctions et reprochent à l’Iran notamment un niveau d’enrichissement d’uranium bien plus élevé que le taux admis dans l’accord signé à Vienne en 2015, et bien que Téhéran ait clairement indiqué qu’il s’agissait de mesures prises en réaction au non-respect de l’accord par les Etats-Unis et qu’elles étaient “immédiatement réversibles” si la partie US revenait à l’accord, on note également une certaine raideur du côté européen dit “E3” (France, Allemagne et Royaume-Uni) et en particulier en France.
Dans une tribune publiée ce mercredi 3 mars 2021sur le site qui fait référence dans le domaine de l’économie iranienne, “Bourse & Bazaar” (cliquez ici pour lire le texte), l’expert explique que cette attitude française de “fauconnerie” n’est pas neuve et remonte à l’époque de Nicolas Sarkozy, président de 2007 à 2012, avait lancé une nouvelle politique de la France au Moyen-Orient, “basée sur une vision intellectuelle néoconservatrice et bâtie par une équipe de stratégistes surnommée “la Secte””. Cette politique s’est poursuivie sous l’ère Hollande marquée notamment par l’intransigeance de Laurent Fabius, son ministre des Affaires étrangères.

Sortir de “l’impasse”

Avec l’arrivée d’Emmanuel Macron et malgré des signes d’ouverture au début de son mandat, la France, pour l’heure, ne semble pas avoir changé de braquet. Comme l’expliquait Michel Makinsky à Fodasun le 28 janvier, “La France a emboîté le pas des Américains avec une déclaration qui a été rapportée par Reuters je crois d’un porte-parole ou d’un officiel de l’Elysée après la première conversation entre Macron et Biden, la France a répété, selon Reuters, que l’Iran doit d’abord respecter ses obligations avant que les Américains en fassent de même. En français, c’est ce qu’on appelle une impasse”.

Michel Makinsky attribue cette attitude à une proximité de la France entretenue notamment avec un des grands rivaux de l’Iran dans le Golfe Persique, l’Arabie Saoudite et la perspectives de gros contrats en particulier dans le domaine de l’armement.

Un outil pour faire pression sur Joe Biden

Toutefois, note l’expert sur “Bourse and Bazaar”, “Les relations bilatérales sont en mauvais état et un langage diplomatique poli ne peut cacher les fissures. Mais il n’est pas trop tard pour une solution”.
En jouant notamment d’un levier baptisé “INSTEX” INSTEX (Instrument in Support of Trade Exchanges), qui a pour but de faciliter les transactions avec l’Iran malgré les sanctions américaines et mis en place par l’UE.
“INSTEX est un mécanisme de compensation qui est géré côté Europe par les trois Européens (France, Royaume-Uni et Allemagne) par une société anonyme qui fait en fait une sorte d’exercice comptable de vérification d’équilibre des partis. Du côté Européens et du côtés et du des Iraniens, chacun doit trouver des partenaires au sein de sa propre sphère qui puisse le payer de l’opération. C’est-à-dire qu’INSTEX présente la particularité d’exclure des flux transfrontaliers de finance”, nous avait-il expliqué le 28 janvier.
Ce 3 mars, sur Bourse & Bazaar, il complète, “la France, rejointe par d’autres Européens, devrait faire pression sur Biden pour qu’il valide tacitement le fonctionnement de l’INSTEX. Si la France, soutenue par d’autres États membres de l’UE, parvient à persuader Biden de franchir une telle étape, l’impact sur le commerce bilatéral entre la France et l’Iran pourrait aider à réparer une partie de la confiance bilatérale perdue”, et ce, dans une optique de “prendre un nouveau départ avec l’Iran”.

Fodasun

Cliquez ici pour voir notre interview de Michel Makinsky ;

1ère partie

2e partie

 

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