Bachar al-Assad pour la première fois en Iran depuis 2010

La visite a surpris tout le monde ce lundi 25 février quand les premières photos sont apparues dans la fin d’après-midi sur les comptes Twitter des deux leaders respectifs. Bachar al-Assad, le président de la République Arabe Syrienne et Ali Khamenei, le Guide Suprême de la République Islamique d’Iran se sont rencontrés à Téhéran, la capitale iranienne. Il a été ensuite reçu par son homologue, Hassan Rohani.
Pour des raisons de sécurité, la visite du président syrien avait été tenue secrète et a été rendue publique dans l’après-midi mais s’est déroulée dans la matinée de lundi.
Parmi les personnes présentes, les observateurs n’ont pas manqué de remarquer la présence du Ghassem Soleimani, le chef de la force Qods des Gardiens de la révolution, chargée des opérations extérieures notamment en Syrie.
Au delà des échanges cordiaux et des embrassades entre le guide et Bachar al-Assad, la rencontre est aussi le symbole de l’unité entre les deux pays qui se poursuit depuis maintenant 40 ans.
Le soutien décisif apporté par l’Iran à l’armée syrienne dans le conflit syrien n’a pas été sans rappeler que l’alliance Iran-Syrie avait déjà été crucial durant la guerre Iran-Irak. Les Iraniens estiment qu’ils se sont retrouvés quasiment seuls dans ce conflit, alors que la communauté internationale et des nations arabes avaient apporté leur soutien à Saddam Hussein. Durant cette période, la Syrie avait été un des seuls soutiens de l’Iran.

La Syrie, théâtre de la “profondeur stratégique de l’Iran”

Alors que la Syrie vient elle aussi d’être ravagée par 8 ans de conflit, cette visite avait donc une portée très importante sur le plan stratégique, mais aussi politique et économique alors que l’on s’approche de la fin d’un conflit dont les enjeux locaux ont rapidement glissé vers d’autres beaucoup plus internationaux, avec l’implication de pays comme les USA, la Turquie et l’Europe.
Cette visite marque également une réponse aux demandes répétées des Etats-Unis et de leurs alliés, pourtant eux-aussi présents en Syrie, que l’Iran “quitte la Syrie”.
En guise de réponse, l’ayatollah Khamenei a annoncé que l’Iran allait poursuivre son aide à la Syrie qu’il a qualifiée de “profondeur stratégique de l’Iran”. Il a aussi lancé une mise en garde contre toute présence américaine à la frontière entre la Syrie et l’Iran en ajoutant qu’il fallait “combattre une telle présence”.
Sur son compte Twitter, Ali Khamenei a écrit, “La clé de la victoire de la Syrie et de la défaite des Etats-Unis et de ses mercenaires régionaux réside dans la détermination et la résistance du président syrien. La République islamique d’Iran considère qu’aider le gouvernement et la nation syriens à aider la cause et le mouvement de la résistance en est profondément fier”.

Fodasun